MIKE NGUYEN
Acteur | Comédien | Réalisateur
Pourquoi ce cliché : passionné de la photographie, Mike est également un grand auteur photographe. Ce jour là, vêtu de chemise blanche, bretelles noires, lunettes noires, Mike me donnait l’occasion de réaliser une photographie d’époque.
Mike Nguyen : l’histoire d’un artiste pluridisciplinaire qui ne rentre dans aucune case.
Mike Nguyen a souvent eu “le cul entre deux chaises”. Le système a toujours voulu le mettre dans une seule et unique case. Chose impossible tant son histoire et son identité mêlent de nombreux univers. Lassé d’être pris pour ce qu’il n’est pas, cet artiste refuse ce conditionnement et prend son destin en main. Il n’a jamais réussi à rentrer dans le moule de la scolarité classique. Enfant, il accumule beaucoup de retard à l’école et rencontre des difficultés à s’adapter. Ses parents ont peu de temps libre pour l’accompagner. Au CP, l’écolier ne parle pas bien le français, le vietnamien étant la langue qui officie à la maison. Symptôme d’un rejet précoce de sa culture vietnamienne, Mike arrête complètement de parler le vietnamien suite à un rendez-vous chez l’orthophoniste. Le jeune garçon trouve refuge dans le hip-hop, qui a remplacé l’école dans son éducation. Le hip-hop lui ouvre en effet le champ des possibles et l’encourage à découvrir ce qui se passe ailleurs. Musées, club vidéo, médiathèques… Il s’abreuve de ce qui se passe dehors, sur le terrain. Très vite, il s’adonne à l’écriture et se trouve plusieurs amours : la photo, l’art scénique, la musique.
Vietnamien ou Français : sur la question de l’identité, Mike ne rentre pas dans l’une ou dans l’autre case. Entre les deux, il fait longtemps des allers-retours. Au Vietnam, que son père lui fait découvrir relativement jeune, il ne se sent pas Vietnamien. A part par sa famille, là-bas, il est considéré comme un Français : “J’ai mes racines, mais ce n’est pas mon pays”. Au Québec également, où il vit quelques temps avant de rentrer en France, à Marseille, il est également Français. Son accent, son humour, son caractère, sa gueule… Les Québécois n’ont pas de doute là-dessus : il est (très) Français. L’odeur du vieux fromage que son père lui envoie pour son anniversaire et qui embaume le bureau de poste puis son immeuble pendant des semaines le trace ! Pourtant, parfois également, on pense qu’il est Coréen, Japonais… En revanche, en France, notamment dans le cadre professionnel, on le renvoie strictement à ses origines asiatiques. Pour les équipes de production, pour les chaînes, pour les réalisateurs, Mike est Asiatique avant d’être comédien. En somme, Mike est toujours pris pour ce qu’il n’est pas. Sur la question de l’identité, Mike reçoit des claques, surtout par les autres.
Mike évoque ses deux grands-mères comme figures importantes de sa vie. Ce sont deux femmes fortes, indépendantes, intelligentes, bienveillantes, et qui ont montré beaucoup d’amour envers leur petit-fils : “Mes grands-mères représentent l’amour”, dit-il en souriant. Sa grand-mère maternelle, d’une part, l’a élevé aux côtés de ses parents. Sa grand-mère paternelle au Vietnam, d’autre part, est le point de convergence de sa famille là-bas. A 35 ans, son décès a pour effet de disperser ses oncles et tantes. Il conclue alors : “Ma grand-mère, c’est mon Vietnam. Mon pays n’est ni la France ni le Vietnam, c’est ma famille”.
Mike clame son métissage : “Je suis métisse franco-vietnamien, mais ce qui me définit également, c’est le métissage culturel”. Son métissage culturel est riche de toutes les populations mixtes qu’il rencontre. Ozoir-la-Ferrière, Lagny-sur-Marne, Charenton-saint-Maurice, Maison-Alfort, Créteil : les quartiers populaires dans lesquels il grandit façonnent son identité. Même s’il quitte la grisaille parisienne pour avoir un horizon, Mike est et sera toujours banlieusard.
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